Dominique Guimber (Lille), Marc Bellaiche (Paris), Emmanuel Mas (Toulouse)
et l’ensemble du Conseil d’Administration du GFHGNP.

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Ce qu’il faut savoir sur les formules à base d’aminoacides et leurs indications

  • Ces formules sont dénuées de protéines, les seules traces éventuelles présentes proviennent de contaminants issus des amidons et des fractions lipidiques.
  • Les formules à base d’hydrolysats de protéines doivent démontrer qu’elles n’entraînent pas de réactions allergiques chez 90% des patients ayant une allergie aux protéines de lait de vache (PLV) confirmée et donc dans 10%, les hydrolysats ne sont pas le traitement optimal et il faut utiliser une formule à base d’aminoacides (AA). Une des indications est donc la persistance des symptômes de l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) sous hydrolysat de protéines.
  • Aucun mélange, ni additif, ni épaississant ne doit être utilisé.
  • Les produits disponibles en France sont : Puramino® (ex : Nutramigen AA), Neocate®.
  • Ils sont remboursés, mais beaucoup plus cher que les hydrolysats de protéines.
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  • APLV sévères lgE-médiées avec choc anaphylactique.
  • Gastro-entéro-colo-proctite non lgE-médiée avec retard de croissance, syndrome d’entérocolite induit par les protéines alimentaires (SEIPA), eczéma atopique sévère avec hypotrophie.
  • Symptômes survenant sous allaitement maternet exclusif, après échec de l’éviction des PLV chez la mère
  • Allergies alimentaires multiples *.
  • Œsophagite à éosinophiles.

*En pratique clinique, il n’est pas toujours possible d’imposer ce type de régime chez les grands enfants.

Le SEIPA : ce qu’il faut savoir 2,3

  • Le SEIPA est caractérisé par de signes digestifs, surtout des vomissements, mais aussi une diarrhée, parfois compliqués d’un choc hypovolémique, de pâleur et de léthargie, survenant dans les 3 à 6 heures après l’ingestion de l’aliment responsable, principalement le lait de vache, le soja ou le riz.
  • Les symptômes débutent généralement au cours du premier mais de vie avec une médiane à J20 dans les SEIPA au lait. Le diagnostic est clinique.
  • Le traitement repose sur un régime d’exclusion et une préparation à base d’aminoacides. Dans les formes aiguës sévères, le remplissage peut être associé à une corticothérapie intraveineuse.
  • L’évolution est plus longue que celles des autres types d’ALPV. L’éviction des PLV et de la prescription d’une formule à vase d’aminoacides doivent le plus souvent être prolongées jusqu’à 2 à 3 ans, voire 4 ou 5 ans.
  • La tolérance est acquise dans 75% des cas à 3 ans.

Œsophagite à éosinophiles : ce qu’il faut savoir

  • Les recommandations de prise en charge de l’œsophagite à éosinophiles ont été actualisées en 2014 par l’ESPGHAN, elles sont résumées dans l’arbre décisionnel (voir ci-après).4
  • Elles précisent que les formules d’aminoacides sont indiquées dans les allergies alimentaires multiples, en cas de maladie sévère ne répondant pas au régime d’éviction, surtout chez l’enfant jeune. La durée du traitement est de 4 semaines.
  • Le diagnostic de l’œsophagite à éosinophile est histologique (2 à 4 biopsies minimum au niveau proximal, moyen et distal de l’œsophage) et nécessite la présence d’un nombre supérieur de 14 éosinophiles par champ, au grossissement par 400.
  • Elles affectent principalement les enfants des pays industrialisés ayant des antécédents allergiques.
  • Sa prévalence augmente avec le temps.
  • Chez le nourrisson, il faut l’évoquer devant un RGO ne répondant pas au traitement, des difficultés alimentaires associées à une hypotrophie; Chez l’enfant plus grand, des épisodes de dysphagie et d’impactions alimentaires.
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Références

  1. Dupont C, Chouraqui JP, de Boissieu D, et al. Dietary traetment of cow’s milk protein, allergy in childhood : a commentary by the Committee on Nutrition of the French Society of Paediatrics. Br J Nutr. 2012 _ 107 : 325-38. ↩︎
  2. Vandenplas Y, Koletzko S, Isolauri E, et al. Guidelines for the diagnosis and management of cow’s milk protein allergy in infants. Arch Dis Child. 2007 ; 92 : 902-8. ↩︎
  3. Koletzko S, et al. Non-IgE-mediated gastrointestinal food allergy. J Allergy Clin Immunal 2015 ; 135 : 1114-24. ↩︎
  4. Papadopoulou A, Koletzko S, Heuschkel R et al. Management guidelines of eosinophilic esophagitis in childhood. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2014 ; 58 : 107-18. ↩︎