Quelles textures à quel âge,
approche expérimentale.
La genèse de l’étude / Contexte
Intérêt de l’introduction des textures
Revue de la littérature ne nous permettant pas de
déterminer avec précision quelle texture l’enfant est
capable de manger à un âge donné (Nicklaus et al.,
2015).
Développement de l'acceptabilité d'aliments de
différentes textures au cours de la petite enfance :
relation avec les comportements oraux et
l'expérience alimentaire de l'enfant
Lauriane Demonteil
Thèse dirigée par Sophie Nicklaus (INRA, CSGA, équipe 8)
Co-encadrée par Carole Tournier (INRA, CSGA, équipe 1)
Thèse co-financée par Blédina
Suivie par Agnès Marduel, Marion Dusoulier (Blédina, R&I)
1
er
volet : Exposition et acceptabilité des textures
lors de la période de diversification alimentaire
Résultats d’une enquête française
Présenté par Lauriane à Amiens
Durant la 1
ère
année les enfants sont surtout exposés aux aliments sous
forme de purée.
Introduction tardive des morceaux cuits et crus après la 1
ère
année.
Plus l’enfant est exposé, plus il accepte les textures, quel que soit son
âge
Facteurs influençant le plus l’acceptabilité, indépendamment de
l’exposition aux textures : Mange avec ses doigts, Fréquence de haut-le-
cœur…
2
ème
volet : Approche expérimentale via une
étude longitudinale
Objectifs :
- Décrire l’évolution de l’acceptabilité de différentes textures chez des
enfants âgés de 6 à 18 mois.
- Explorer les liens entre l’acceptabilité des différentes textures et les
caractéristiques des enfants ou les pratiques parentales.
2 groupes de suivi
Groupe 1 6, 8, 10 mois
N = 25
3 sessions/âge
N=11 filles
[1 enfant n’a pas terminé l’étude]
Groupe 2 12, 15, 18 mois
N = 27
3 sessions/âge
N=11 filles
[2 enfants n’ont pas terminé l’étude]
Critères d’inclusion
• Age d’initiation à la diversification alimentaire : 5 mois +/- 21 jours.
• Enfants en bonne santé.
• Poids de naissance ≥ 2500g.
• Âge gestationnel ≥ 37 semaines d’aménorrhée.
• N’ont jamais été nourri par sonde.
Déroulé des sessions
Texture 1 Texture 2 Texture 3 Texture 4 Physiologie orale
Flux salivaire
Efficacité masticatoire
Familiarisation
Jeux
Questionnaires Texture de la plus simple à la plus complexe
Enfant
Parent
Expérimentateur
2 cameras :
De face
De profil
Présentation et position de l’enfant standarisées
Chacun complète la
grille d’observation
et d’appréciation.
Quand l’aliment est présenté Quand l’aliment est en bouche
Regarde
l’aliment
Manipule avec ses
doigts
Met l’
aliment dans sa
bouche avec ses
doigts /sa cuillère
Refuse
l’aliment
A des
difficultés
avec l’aliment
Haut-le-coeur
Tousse,
manque de
s’étouffer
Suce
l’aliment
Mastique
l’aliment
Recrache l’aliment
Avale
l’aliment
Immédia-
tement après
mise en
bouche
Après
manipulation
en bouche
C1
C2
C3
Déroulé des sessions (suite)
Exemples de textures présentées
Purée lisse de
carotte
Purée grossière
de carotte
Morceaux cuits
de carottes
Purée grossière
de carottes +
macaroni
Muesli
Purée lisse
et grossière
Doubles
textures
Morceaux
cuits mous
Textures
collantes
Morceaux crus
Banane écrasée
Fromage (brie)
Effiloché de
poulet
Quignon de pain
Textures dures
Petits morceaux de
carottes blanchies
Petits morceaux de
concombre
Biscuit
Comparaison avec les pratiques en France
Types de textures
Âge median d’introduction en France *
Purée grossière de carottes
9 mois
Double texture (produit pour bébé dès
12
mois)
14 mois
Morceaux cuits de carottes
14 mois
Banane écrasée
10 mois
Fromage
(e.g. brie, camembert) 20 mois
Biscuit
(e.g. boudoirs) 10 mois
Crouton de pain
11 mois
Muesli
Non donné aux enfants
* Résultats des 3079 réponses analysées issue de l’enquête menée en 2015 (approche
déclarative)
Âge auquel le produit a été
proposé dans l’étude
6 mois
8 mois
8 mois
6 mois
8 mois
6 mois
8 mois
10 mois
6 mois 8 mois
10 mois
12 mois
15 mois
18 mois
Purée lisse et grossière
Doubles textures
Morceaux cuits mous
Textures collantes
Morceaux crus
Textures dures
Probabilité d’acceptabilité :
P < 25%
25% ≤ P < 50%
50% ≤ P < 75%
P > 75%
effet âge (pain) effet âge (pain)
effet âge (fromage & banane) effet âge (banane)
Effet âge (carotte)
effet âge (carotte+poulet)
Probabilité d’accepter les différentes textures
entre 6 et 18 mois
Acceptabilité =
fait que l’enfant
consente à
mettre l’aliment
en bouche et
l’avale.
Etude des facteurs associés à l’acceptabilité des
textures : analyses bivariées (1/2)
Compétences
des enfants
pour se nourrir
- Mange avec ses
doigts
- Haut le cœur
- etc.
Variables testées :
Pratiques
maternelle vs
alimentation
- Type
l’allaitement
- âge de
diversification
alimentaire
- Exposition aux
textures
Physiologie
orale des
enfants
- Nombre de
dents
- Efficacité
masticatoire
- Flux salivaire
Sensibilité
tactile des
enfants
- Questionnaire
ITSP
Comportement
alimentaire des
enfants
- BEBQ
- CEBQ
Comportement
sensoriel des
enfants
- Regarde la
nourriture
- Manipule les
aliments avec
les doigts
-etc.
Modèles de régression linéaire généralisée avec l’enfant en effet random,
pour chaque cluster d’aliment et pour chaque groupe d’enfants.
Characteristiques
Nombre de dents 6-18 mo
Textures dures
Expériences alimentaires
Exposition aux différentes textures 6-18 mo
Majorité des textures
Comportement lors des repas
Mange souvent avec ses doigts 6-18 mo
Majorité des textures
Comportement sensoriel
Regarde la nourriture 6-18 mo
Majorité des textures
Met l’
aliment dans sa bouche avec ses doigts ou
sa cuillère
12-18 mo
Majorité des textures
Types de textures
Etude des facteurs associés à l’acceptabilité des
textures : analyses bivariées (2/2)
Exposition aux textures simples 6-18 mo
Textures simple, double,
collantes & morceaux durs
Exposition aux morceaux cuits & mous 6-18 mo
Majorité des textures
Expo. aux morceaux durs et double textures 6-18 mo
Toutes les textures
En conclusion
=> Il est possible d’exposer dès 6 mois l’enfant à quelques cuillérées ou
morceaux de textures variées, en balayant progressivement une grande
variétés de textures :
• des purées lisses,
• des purées grossières,
• des aliments collants,
• des morceaux mous,
• des aliments durs fondants ou non,
• Des quignons de pain,
• juteux,
• croquants, ….
=> L’exposer à des textures variées, favorise l’acceptabilité pour les
différentes textures.
Présenter l’aliment à l’enfant avant de le nourrir : le laisser regarder,
toucher (sentir).
L’encourager à se nourrir lui-même ce soit avec les doigts ou la cuillère (ce
qui n’empêche pas l’aide d’un adulte en parallèle).
Ne pas attendre les poussées dentaires pour exposer l’enfant à des
textures variées.
=> Sans oublier de rappeler que les enfants mangent toujours assis le dos bien droit (vertical) et sous la
surveillance permanente d’un adulte.
En conclusion
Un remis
toujours
d’actualité
